«À une époque où la sexualité sous toutes ses formes doit être fortement contrôlée, la présence d’un milieu où se trafiquent ouvertement des activités sexuelles viole le code moral officiel, provoque le scandale et présente un danger de contagion. Toutes ces conditions sont réunies pour susciter l’intervention de personnes soucieuses d’assainir, dans tous les sens du terme, l’espace urbain.»
- Andrée Lévesque
«Outre l’aspect moral, deux problèmes – la corruption policière et la transmission des maladies vénériennes – alimentent ce débat. Les réformateurs sociaux, les autorités religieuses, ainsi que les organisations féministes réclament la fermeture des maisons qu’on dit de désordre. D’autre part, des politiciens, des médecins, des juges, des policiers et tous ceux et celles qui sont liés à ce commerce en prônent la tolérance.»
- Andrée Lévesque
Les époux Richer
En janvier 1907, Eugène Richer, un marchand de 34 ans et sa femme Mélina David Richer, une prostituée de 29 ans, les deux originaires de Montréal, sont accusés d’avoir tenté d’entraîner une jeune fille de 21 ans à se prostituer. L’époux est acquitté tandis que sa femme doit purger 10 mois en prison. Encore une fois, il semble que l’unique raison qui explique le fait que la femme soit jugée plus sévèrement que l’homme provient de la décision du magistrat. Les femmes semblent être jugées différemment que les hommes et ceci transparaît au niveau juridique.
Extraits de journaux :
« Notes locales », Le progrès de l’Est, 25 janvier 1907, [en ligne]. (Consulté le 14 août 2020) <http://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/3546020?docsearchtext=eug%C3%A8ne%20richer>.
« Notes locales », Le progrès de l’Est, 1 février 1907, [en ligne]. (Consulté le 14 août 2020) <http://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/3546022?docsearchtext=M%C3%A9lina%20richer>.
« Notes locales », Le progrès de l’Est, 8 février1907, [en ligne]. (Consulté le 14 août 2020) <http://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/3546024?docsearchtext=eug%C3%A8ne%20richer>.
Pour en savoir plus :
Andrée Lévesque, « Éteindre le Red Light : les réformateurs et la prostitution à Montréal entre 1865 et 1925 », Revue d’histoire urbaine, vol. 17, n° 3, février 1989, p. 191‑201.