Donald Morrison est un criminel ni plus ni moins comparé, dans les journaux de l’époque, à l’archétype du «cowboy» en cavale. Son histoire débute avec l’endettement de son père empruntant de l’argent à McAuley, maire du village de Mégantic. Pour empêcher la perte de la terre familiale, Donald est «cowboy» dans l’Ouest canadien et au Texas. Malheureusement, la propriété des Morrison tombe aux mains dudit maire, qui la vend à Auguste Duquette. Les lieux sont vandalisés et incendiés peu de temps après, en mai 1888. Donald est alors jugé coupable de ces méfaits à la Cour sans preuve directe, convaincue d'un motif de vengeance chez l'accusé: après tout, la famille Duquette se plaignait plusieurs fois qu’il les harcelait avant les évènements.
Un mandat d’arrestation étant lancé contre lui, cette chasse à l’homme passionne la presse qui présente une optique «western» de l’affaire. En effet, on met l’accent sur sa tête mise à prix et la traque en cours, quitte à répéter qu’il reste introuvable pour maintenir en haleine les lecteurs. La mort de Warren, chasseur de primes américain à sa recherche tiré par Donald, amplifie l’intérêt médiatique qui lui est porté.
Il est intéressant de constater l’ambivalence auprès de l’opinion publique sur son cas tel démontrée dans les journaux. D’une part on y évoque ses défenseurs qui, par exemple, font toutes les démarches pour le sortir de prison, tandis que d’autre part, on lui accorde mauvaise réputation en déclarant du soulagement des Méganticois qu’il soit enfin arrêté. Que ce soit pour le glorifier en héros d’origine écossaise ou se réjouir de son emprisonnement en avril 1889, Donald Morrison représente une figure criminelle emblématique de son époque.