«Deux jeunes gens feront six mois de cachots », La Tribune, 25 Janvier 1922, consulté le 14 août 2020 « http://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/3502493?docsearchtext=pain%20prison »
Conditionné pour survivre
Lorsqu’il s’agit de discuter des conditions de vie des personnes incarcérées, l’affront entre le passé et la modernité est certainement au coeur des éléments de disparité principaux. En effet, le point de rupture qui s’articule entre les témoignages du début et de la fin du XXe siècle est pour le moins spectaculaire.
Tel que mentionné dans la Tribune du 25 janvier 1922, la prison Winter de Sherbrooke a connu une forte période de surpopulation au cours de cette période. Cette information contraste avec les dires de notre témoin source ayant travaillé pour ce centre de détention pendant la deuxième moitié du XXe siècle. Effectivement, celui-ci témoigne plutôt d’une ère où l’achalandage était en forte variation, mais où il n’y avait jamais de surabondance dans les cellules. Lorsque la prison était pour être pleine, certains détenus avec une courte sentence obtenaient une absence temporaire. Comparativement à l’article en question de 1922 citant de possibles déplacements de prisonniers vers la prison de Bordeaux afin de réduire le nombre d’effectifs incarcérés, le témoignage que nous avons recueilli trace un portrait plutôt positif de cet aspect. Il faut donc en déduire qu’une évolution a eu lieu entre les conditions de vie quelques années après avoir construit la prison et près d’un siècle plus tard. Sinon, toujours d’après les dires de notre témoin, le fait que la prison ne soit pas en surpopulation avait donc une incidence positive sur les autres conditions de vie, comme la nourriture ou le chauffage, qui n’étaient pas réduits en qualité, exception faite pour la qualité de l’air qui pouvait être discutable étant donné la forte consommation de tabac par les détenus.
Au final, on ne peut que constater une nette amélioration des conditions de vie dans la prison Winter de Sherbrooke jusqu’à sa fermeture, voir même dans les prisons provinciales du Québec. Toutefois, il ne faut pas oublier que l’amélioration de ces conditions reste bien peu par rapport aux normes contemporaines, alors même que celles-ci ne font pas encore l’unanimité et que les problèmes de surpopulation sont encore un enjeu de taille à plusieurs autres endroits
Pour aller plus loin...
Larouche, Katy. « Faute d’espace, des détenus dorment dans le gymnase à la prison Talbot » ICI Estrie 3 décembre 2019, consulté le 14 août 2020 «https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1414527/prison-talbot-detenu-temps-partiel-condition-detention »